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L'École
des Mousses de la Marine
Après
la paix de 1814, lorsque d'un budget de
133 millions de dépense de la
Marine fut réduite à 45
millions, on s'empressa de supprimer les
équipages de Haut Bord. Ces
brusques réformes dans le personnel
militaire de la Flotte laissèrent
la Marine dans une situation languissante
pendant quatre à cinq
ans.
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Mais
bientôt, les événements
politiques qui agitaient les différentes
régions du monde, la nécessité
d'une protection matérielle au milieu de ces
commotions populaires, le besoin de faire respecter
notre pavillon dans les mers infestées de
pirates appelèrent à modifier cet
état de chose. De nouveaux armements
devinrent indispensables. Alors on sentit le besoin
de rendre au personnel une partie des forces et
emplois qu'on lui avait ôtés. On se
souvint des heureux effets d'une bonne organisation
militaire et permanente de fait, qui constitue
à vrai dire la puissance réelle d'une
flotte. On acquit la conviction que le meilleur
moyen d'avoir une puissance militaire état
d'avoir des Corps permanents, constamment instruits
aux armes de la guerre et au maniement des
vaisseaux et spécialement attachés au
service. Et nous arrivons à l'ordonnance
royale sur l'organisation du Corps des
Équipages de ligne en cinq divisions dont
deux de premières classes, placées
l'une à Brest et l'autre à Toulon, et
trois de secondes classes, placées dans les
ports de Cherbourg, Lorient et
Rochefort.
Chaque
division était
composée.:
d'un État-major, d'une petit
État-major, de compagnies
permanentes, de compagnies provisoires,
d'une compagnie de Mousses. Chaque
compagnie de Mousses est commandée
par un Lieutenant de Vaisseau et comprend
133 apprentis marins dont deux tambours et
fifre.
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Puis
ce fut un classement par division 1ère et
2ème classe. Chaque division est
commandée par un Lieutenant de Vaisseau et
comprend en 1ère classe 120 mousses, en
2ème classe 60.
Les
mousses sont choisis à cette époque
parmi les enfants des Officiers mariniers,
Quartiers-maîtres et marins et autres
salariés de la Marine Nationale, en
accordant toujours la préférence aux
enfants de Marins morts ou inaptes au Service ;
ensuite aux enfants de ceux qui ont le plus de
service sur les bâtiments de l'État ;
en cas d'insuffisance, ils pourront être pris
dans la population du littoral ou même dans
l'intérieur du territoire
français.
Les
enfants ne pouvaient être admis dans une
compagnie de mousses qu'avec le consentement de
leurs parents ou tuteurs. Ces derniers
étaient obligés de contacter par
écrit un engagement par lequel ils
s'engageaient à restituer à
l'État tous les frais d'instruction, au cas
où ils viendraient à les retirer
avant leur engagement au service de l'État
dont l'âge était fixé par la
loi. Ces conditions servirent de règles
générales pendant très
longtemps.
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Dans
chaque division, la compagnie de mousses
devait fournir aux bâtiments
destinés à leur armement.
Les mousses devaient rester
embarqués, en principe,
jusqu'à l'âge de 16 ans.
Quand cette disposition ne pouvait
être suivie, les mousses
étaient admis dans la compagnie du
port le plus proche,
réembarqués ensuite à
la première occasion. Les mousses
qui avaient atteint l'âge de 16 ans
et qui consentaient à contacter un
engagement volontaire étaient
immédiatement portés sur les
contrôles des compagnies permanentes
en qualité d'apprentis-marins. Un
règlement spécial
établissait les programmes
d'instruction, les exercices, la police,
qui était en vigueur dans les
compagnies de mousses.
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Une
ordonnance du 28 mai 1829 donnait les principales
directives en matière d'instruction pour les
compagnies de mousses ainsi conçue
:
"Les
Mousses appartenant aux diverses compagnies
assisteront régulièrement aux
leçons de lecture, d'écriture et de
calcul données par les professeurs
d'enseignement élémentaire de la
Division. Leur éducation religieuse sera
dirigée par l'aumônier de chaque
Division. Il leur sera enseigné le
matelotage, la place et l'usage des manuvres
courantes et dormantes, ainsi que parcourir
graduellement toutes les parties du gréement
et de la mâture. Ils seront exercés
à la manuvre des
embarcations.
Ils
pratiqueront la natation à la belle
saison. Un règlement de
détail sera élaboré
dans chaque port et soumis à
l'approbation du Major
Général et du Préfet
Maritime.
Les Capitaines de compagnie surveilleront
la conduite des mousses et s'appliqueront
à faire naître parmi eux
l'émulation et le travail. Les
Mousses embarqués seront
portés sur les différents
rôles de combat, de manuvre
générale et de lavage. Ils
feront le quart de jour. Ils ne seront
jamais employés comme domestiques.
Ils seront attachés aux plats des
quartiers-maîtres gabiers, Chefs de
pièces et timoniers. Ils feront le
service de plats".
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Et
petit à petit, devant l'importance prise par
la formation des mousses, les résultats
acquis qui avaient dû satisfaire au plus haut
point les États-majors, on décida
d'affecter comme École des Mousses, un
bâtiment mouillé en rade de Brest. Le
premier bâtiment fut "L'Abondance",
ex-corvette de change, "La Moselle", construite
à Cherbourg et lancée le 13 mai 1820.
Cette corvette servit de
Bâtiment-École des Mousses de 1835
à 1850. Au fur et à mesure des
besoins ou des possibilités de la Flotte, un
Bâtiment-École des Mousses a toujours
existé.
"MOUSSE
SOIS TOUJOURS VAILLANT, LOYAL"
Extrait
du livre d'or 1956 de l'École des Mousses de
G. Gabrielli. (Article paru dans "l'Officier
Marinier")
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