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LES FEMMES DANS LA MARINE

Il a fallu attendre le XVIIIè siècle pour que les femmes de marins puissent être tolérées à bord des bâtiments de mer, y compris lors des batailles navales comme ce fut le cas à Trafalgar.

Pendant la 2ème Guerre mondiale des femmes ont servi dans les "Services féminins de la Flotte" intégrés à la 2ème DB.

Ce n'est qu'à partir de 1951 que la Marine crée les premiers statuts militaires pour les femmes. Les premiers embarquements de personnel féminin, alors uniquement sur la base du volontariat, ont lieu à partir de 1983. Avec l'ouverture en 2014 de la filière "sous-marins", les femmes ont désormais accès à tous les métiers et à toutes les fonctions de la Marine nationale.

En 2019, le taux de féminisation dans la Marine atteint 15% des effectifs. L’une des mesures fortes du Plan Mercator est de compter 50% de femmes en plus dans nos rangs d’ici 2030.



Les femmes à Trafalgar

Jusqu’au XVIIIème siècle, bien qu’il ait existé de nombreuses femmes pirates plus ou moins célèbres (Alvida, Mary Read, Anne Bonny, Grace O’Lalley, etc…) les femmes n’étaient pas en principe tolérées à bord de la plupart des bâtiments de mer. Pour les marins, une présence féminine sur un navire portait malheur. Pour les autorités, à l’image des terribles sirènes d’Ulysse, la présence de femmes à bord ne pouvait engendrer que frustration, jalousie et entraîner la perte de l’équipage.

L’ordonnance du 15 avril 1689 régissant la Marine précisait ainsi dans son article 35 : "Sa Majesté défend aux officiers de ses vaisseaux de mener des femmes à bord pour y passer la nuit ou pour plus longtemps". On sait par exemple que l’Amiral Yves de Kerguelen fut jugé et condamné en 1775 pour avoir fait embarquer clandestinement sa jeune maîtresse à bord de son navire.
A partir de la fin du XVIIème siècle, cependant les choses commencèrent à changer et les femmes furent de plus en plus acceptées sur les navires de guerre.
Quant à elle, repêchée entièrement nue, elle fut réconfortée à bord du HMS RevengeUn marin anglais William Robinson, raconte dans ses mémoires que durant la bataille de Trafalgar (21 octobre 1805) une jeune française embarquée sur le 74 canons "l’Achille" fut sauvée de la noyade par une embarcation anglaise ; la rescapée raconta que peu avant la bataille, les femmes présentes sur les vaisseaux français furent envoyées à terre pour leur sécurité. Ne voulant pas quitter son mari, elle se déguisa en homme et resta sur le navire. Pendant le combat, "l’Achille" prit feu et explosa. Son mari fut tué. Quant à elle, repêchée entièrement nue, elle fut réconfortée à bord du HMS "Revenge". Elle fut débarquée peu de temps après à Gibraltar.

De nombreuses femmes étaient présentes sur le bâtiment de l’escadre de l’amiral Villeneuve en 1805. Un certain nombre reçut en effet une autorisation officielle pour suivre leur mari.
Sur le "Bucentaure" , le lieutenant Mallet, commandant la 3ème compagnie d’ouvriers du corps impérial d’artillerie, est admis, avec son épouse, à la table de l’état-major. Sur le "Dugay-Trouin", c’est toute la famille du fusilier Pascal Donnet qui est admise à bord, sa femme, sa fille et son fils. Sur le "Neptune", Thomas Benoît, sergent de grenadiers au régiment de ligne, est accompagné de son épouse et de leur fille. Sur le même navire, est également acceptée l’épouse du grenadier Nicolas Gauchenot. Sur "l’Indomptable", se trouve l’épouse et les deux enfants de l’aide-canonnier d’Arbes originaire de Martigues.
Si plusieurs de ces femmes durent débarquer aux Antilles ou à Cadix avant la bataille de Trafalgar, un certain nombre de passagères clandestines participa aux combats.
Sur le "Bucentaure" par exemple, Babet Pellen et Catherine Jouve, respectivement originaires de Marseille et Bormes, ont fait, semble-t-il, toute la campagne à bord du 80 canons et ont survécu à la bataille.

La présence à bord des navires anglais est également attestée. Comme dans la Marine française, certaines d’entre elles, épouses de marins ou de soldats, étaient en situation parfaitement régulière et figuraient sur les rôles d’équipage. D’autres, assez nombreuses, étaient en revanche des passagères clandestines. Il s’agissait de filles restées à bord à la suite d’une escale du bâtiment.

Dans le tableau "The Death of Nelson", on peut distinguer deux femmes venant en aide à un blessé.L’Amirauté s’inquiéta pendant un temps de cette situation, non pas pour des motifs de moralité, mais pour la consommation excessive d’eau douce que leur présence entraînait. En 1796, il fut ainsi demandé aux officiers de surveiller strictement le comportement des femmes présentes à bord des navires et d’interdire le gaspillage d’eau. Il était notamment interdit de laver les vêtements à l’eau douce.
On imagine que la vie à bord pour elles devait être particulièrement difficile. Les épouses devaient partager le hamac (ou les cabines pour les officiers) et les rations de nourriture avec leur mari. Elles ne devaient surtout pas gêner ou perturber le travail des marins.
Pour autant, elles ne restaient pas inactives, leur rôle était généralement de nettoyer le linge ou servir l’officier commandant soit en tant que servante, soit en tant que cuisinière. Pendant les combats, elles soignaient les blessés et assistaient le chirurgien du bord. Selon les témoignages, certaines participèrent même aux combats.
Dans le tableau "The Death of Nelson", on peut distinguer deux femmes venant en aide à un blessé.
A Trafalgar, il semblerait que le nombre de femmes présentes à bord des bâtiments anglais ait été relativement important.

Un historien britannique écrit qu’à la fin des années 1840 deux femmes affirmaient avoir participé aux batailles d’Aboukir et de Trafalgar. Elles voulaient postuler pour la "Naval General Service Medal (Médaille du service général de la marine)". Celles-ci furent déboutées de leur demande par le Conseil de l’Amirauté qui craignait de créer un précédent compte tenu des cas innombrables existants.

The Death of Nelson (La mort de Nelson)

The Death of Nelson (La mort de Nelson)



Les Femmes dans la Marine pendant
la 2ème Guerre mondiale

L’insigne du Régiment Blindé des Fusiliers marinsLa création des "Services Féminins de la Flotte" a été décidé le 7 mai 1944 par le Comité de Défense Nationale. Une équipe d’ambulancières est constituée près du poste de secours régimentaire du Régiment Blindé des Fusiliers Marins (RBFM). Ces femmes, les "Marinettes" étaient neuf. Du Maroc elles sont envoyées en Angleterre où elles vont connaître la vie de camp et des exercices militaires. Elles étaient commandées par l’enseigne de vaisseau Jacqueline Carsignol, le second était Cécile de Jerphanion. Leur mission consistait à assurer l’évacuation des blessés de la ligne de front et à les amener 10 kilomètres plus loin sous les tirs ennemis.


Les 9 Marinettes en novembre 1944

Les 9 "Marinettes" en novembre 1944

Marinettes


Marinette

Marinettes

Marinettes

Affiches recrutement Services féminins de la Flotte

Les "Marinettes" étaient rattachées au bataillon médical de la 2ème D.B. Elles ont débarqué début août 1944 à Utah Beach puis elles firent la campagne d’Alençon, la libération de Paris et ont poursuivi jusqu’à Berchtesgaden. Sur la route elles avaient adopté une petite chienne appelée Mirabelle, l’une d’elles l’a gardée après la guerre. Ces neuf "Marinettes" ont toutes terminé les combats.

Défilé des femmes de la Marine en juin 1944

Défilé des femmes de la Marine en juin 1944


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© Marine nationale / M. Denniel.



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