En
juillet 1914, au début des hostilités, alors
quil est second capitaine sur un paquebot, il
décide de quitter la marine marchande pour
sengager dans les chasseurs à pied afin de
participer à la défense du territoire
national. Nommé sous-lieutenant en décembre,
il ne peut supporter la vie statique des tranchées et
passe dans laviation comme officier observateur
dabord, puis comme pilote breveté dès
juillet 1915. A cette date, il revient dans la Marine avec
une commission denseigne de vaisseau auxiliaire. Son
action pour les réserves A
la fin de la guerre il ne reprend pas la navigation et
devient armateur. Marqué par ce conflit, il reste un
officier de réserve particulièrement
actif. Au
lendemain de la 1ère Guerre mondiale, le
foisonnement des associations de réservistes est
à la hauteur du drame qui vient de s'achever. La
création, en 1922, de l'Union nationale des officiers
de réserve (UNOR) tente de mettre un peu d'ordre dans
ce nouveau paysage associatif. La voix de la Marine restant
peu audible, voire inaudible, le LV(R) Ducuing,
avec l'appui du délégué
général de l'UNOR, réunit le 9 juillet
1925 quelques camarades pour former la
5ème commission de l'UNOR et
rédiger les vux des marins pour le
congrès de Belfort. Les quatre vux
formulés et adoptés par le congrès sont
: Ces
quatre vux reçoivent rapidement satisfaction.
(...) A
l'issue de ce dernier il convoque l'assemblée
générale constituante de l'Association
centrale des officiers de réserve de l'Armée
de mer. Ainsi naît en 1926 notre association,
l'ACORAM, dont le LV(R) Ducuing est élu
naturellement président. L'ACORAM s'affilie à
l'UNOR. Sur
proposition du président Ducuing, la Marine
crée en juin 1927 les centres dinstruction pour
officiers de réserve, qui deviendront accessibles aux
officiers mariniers à partir de 1931. En
avril 1928, ses éminents états de services lui
valent dêtre promu officier de la légion
dhonneur. En
liaison avec lUnion des Marins Combattants (UMC) de
Paris, il uvre pour la création, le 23
février 1930, de la Fédération des
Associations de Marins Anciens Combattants (FAMAC) qui
deviendra la FAMMAC. A
sa demande, la Marine crée en 1931 des cours de
perfectionnement pour linstruction des officiers
mariniers de réserve. Promu
capitaine de corvette en avril 1932, il est normalement
atteint par la limite dâge en 1934. Toutefois,
à sa demande, il est maintenu dans les
réserves jusquen décembre 1942 (57 ans).
Cette volonté scellera son destin. Le
combattant de 1939-1940 Au
début de septembre 1939, le commandant DUCUING prend
le commandement de la redoute de la Croix Faron. Son
autorité et sa persévérance font de ce
nid d'aigle, pendant les mois d'hiver 1939-1940, une
batterie modèle dans la D.C.A. de Toulon. Le
22 mai, face à loffensive allemande qui se
précise, il organise avec les faibles moyens dont il
dispose, un poste de résistance avancé dont il
prend personnellement le commandement. La
mort glorieuse A
9 heures, l'ennemi n'étant plus qu'à deux cent
mètres et les défenseurs du Gris-Nez n'ayant
plus de munitions, le commandant DUCUING fait
détruire mitrailleuses et canons et donne à
tout le personnel l'ordre de se replier vers la falaise
ouest. Refusant
de se laisser entraîner par son maître
d'hôtel, il prend en main une mitraillette et demande
un pavillon au maître canonnier auquel il dit adieu en
ordonnant de rejoindre les autres. Le maître fait
semblant d'obéir et, s'étant caché,
voit le commandant DUCUING se diriger vers le mât de
pavillon, poser son arme, se découvrir, hisser les
couleurs, puis reprendre la mitraillette. Il tombe peu de
temps après fauché par une rafale de
mitrailleuse. Pour
lui rendre hommage, la Marine faisant exception à la
règle interdisant toute promotion à titre
posthume, le nomme capitaine de frégate à
compter du 24 mai 1940. Par ailleurs, son
héroïsme est consacré par une brillante
citation à lordre de larmée. *
D'après un article du capitaine de vaisseau honoraire
Marcel PILLET, paru en juillet 1966 dans
Marine. |